<< Précédente - Les idées du public ne sauraient manquer d'être presque toujours viles et basses. Comme il ne lui revient guère que des scandales et des actions d'une indécence marquée, il teint de ces mêmes couleurs presque tous les faits ou les discours qui passent jusqu'à lui. Voit-il une liaison, même de la plus noble espèce, entre un grand seigneur et un homme de mérite, entre un homme en place et un particulier ? Il ne voit, dans le premier cas, qu'un protecteur et un client ; dans le second, que du manège et de l'espionnage. Souvent, dans un acte de générosité mêlé de circonstances nobles et intéressantes, il ne voit que de l'argent prêté à un homme habile par une dupe. Dans le fait qui donne de la publicité à une passion, quelquefois très intéressante, d'une femme honnête et d'un homme digne d'être aimé, il ne voit que du catinisme ou du libertinage. C'est que ses jugements sont déterminés d'avance par le grand nombre de cas où il a dû condamner et mépriser. Il résulte de ces observations que ce qui peut arriver de mieux aux honnêtes gens, c'est de lui échapper.
De nos jours, un peintre fait votre portrait en sept minutes ; un autre vous apprend à peindre en trois jours ; un troisième vous enseigne l'anglais en quatre leçons. On veut vous apprendre huit langues avec des gravures qui représentent les choses et leurs noms au-dessous en huit langues ; enfin, si on pouvait mettre ensemble les plaisirs, les sentiments ou les idées de la vie entière, et les réunir dans l'espace de vingt-quatre heures, on le ferait ; on vous ferait avaler cette pilule, et on vous dirait : Allez-vous-en. - Suivante >>
un-homme-d'esprit-prétendait-devant-millionnaires-qu'on-pouvait-être-heureux-deux-mille-écus-de-rente-ils-soutinrent-contraire-aigreur
chamfortunhommed'espritprétendaitdevantmillionnairesqu'onpouvaitheureuxdeuxmilleécusderentesoutinrentcontraireaigreuremportementsortirchezeuxcherchaitcausecetteaigreurpartgensavaientl'amitiéluitrouvaenfinc'estfaisaitentrevoirqu'iln'étaitdépendancebesoinssemblemenacerrichesd'êtretoujoursprêtéchappertyransqu'ilsperdentunesclaveonappliquerréflexiontoutespassionsgénérall'hommevaincupenchantl'amourmontreuneindifférenceodieuseauxfemmescessentaussitôts'intéresserpeutêtrepersonnenes'intéressefortuned'unphilosophen'aémeuventsociétévoitpresquerienfairebonheuronlaisseun hommehomme d'espritd'esprit prétendaitdevant desdes millionnairesqu'on pouvaitpouvait êtreêtre heureuxheureux avecavec deuxdeux millemille écusécus dede renteils soutinrentsoutinrent lele contrairecontraire avecavec aigreuret mêmemême avecavec emportementau sortirsortir dede chezchez euxil cherchaitcherchait lala causecause dede cettecette aigreuraigreur dede lala partpart dede gensgens quiqui avaientavaient dede l'amitiél'amitié pourpour luila trouvatrouva enfinc'est queleur faisaitfaisait entrevoirentrevoir qu'ilqu'il n'étaitn'était pasleur dépendancetout hommehomme quipeu dede besoinsbesoins semblesemble menacermenacer lesles richesriches d'êtred'être toujourstoujours prêtprêt àleur échapperles tyranstyrans voientlà qu'ilsqu'ils perdentperdent unun esclaveon peutpeut appliquerappliquer cettecette réflexionréflexion àà toutestoutes lesles passionspassions enen générall'homme quivaincu lele penchantpenchant àà l'amourl'amour montremontre uneune indifférenceindifférence toujourstoujours odieuseodieuse auxaux femmesfemmeselles cessentcessent aussitôtaussitôt dede s'intéressers'intéresser àà luique personnepersonne nene s'intéresses'intéresse àla fortunefortune d'und'un philosophephilosopheil n'an'a pasles passionspassions quiqui émeuventémeuvent lala sociétéon voitvoit qu'onqu'on nene peutpeut presquepresque rienrien fairefaire pourson bonheuret onon lele laisselaisse làun homme d'esprithomme d'esprit prétendaitdevant des millionnairesqu'on pouvait êtrepouvait être heureuxêtre heureux avecheureux avec deuxavec deux milledeux mille écusmille écus deécus de renteils soutinrent lesoutinrent le contrairele contraire aveccontraire avec aigreuret même avecmême avec emportementau sortir desortir de chezde chez euxil cherchait lacherchait la causela cause decause de cettede cette aigreurcette aigreur deaigreur de lade la partla part depart de gensde gens quigens qui avaientqui avaient deavaient de l'amitiéde l'amitié pourl'amitié pour luiil la trouvala trouva enfinc'est que paril leur faisaitleur faisait entrevoirfaisait entrevoir qu'ilentrevoir qu'il n'étaitqu'il n'était pasn'était pas dansdans leur dépendancetout homme quia peu depeu de besoinsde besoins semblebesoins semble menacersemble menacer lesmenacer les richesles riches d'êtreriches d'être toujoursd'être toujours prêttoujours prêt àprêt à leurà leur échapperles tyrans voienttyrans voient parpar là qu'ilslà qu'ils perdentqu'ils perdent unperdent un esclaveon peut appliquerpeut appliquer cetteappliquer cette réflexioncette réflexion àréflexion à toutesà toutes lestoutes les passionsles passions enpassions en généralqui a vaincua vaincu levaincu le penchantle penchant àpenchant à l'amourà l'amour montrel'amour montre unemontre une indifférenceune indifférence toujoursindifférence toujours odieusetoujours odieuse auxodieuse aux femmesaux femmeselles cessentelles cessent aussitôtcessent aussitôt deaussitôt de s'intéresserde s'intéresser às'intéresser à luicela que personneque personne nepersonne ne s'intéressene s'intéresse às'intéresse à laà la fortunela fortune d'unfortune d'un philosophed'un philosopheil n'ail n'a pasn'a pas lespas les passionsles passions quipassions qui émeuventqui émeuvent laémeuvent la sociétéon voit qu'onvoit qu'on nequ'on ne peutne peut presquepeut presque rienpresque rien fairerien faire pourfaire pour sonpour son bonheuret on leon le laissele laisse là
<< Précédente - Les idées du public ne sauraient manquer d'être presque toujours viles et basses. Comme il ne lui revient guère que des scandales et des actions d'une indécence marquée, il teint de ces mêmes couleurs presque tous les faits ou les discours qui passent jusqu'à lui. Voit-il une liaison, même de la plus noble espèce, entre un grand seigneur et un homme de mérite, entre un homme en place et un particulier ? Il ne voit, dans le premier cas, qu'un protecteur et un client ; dans le second, que du manège et de l'espionnage. Souvent, dans un acte de générosité mêlé de circonstances nobles et intéressantes, il ne voit que de l'argent prêté à un homme habile par une dupe. Dans le fait qui donne de la publicité à une passion, quelquefois très intéressante, d'une femme honnête et d'un homme digne d'être aimé, il ne voit que du catinisme ou du libertinage. C'est que ses jugements sont déterminés d'avance par le grand nombre de cas où il a dû condamner et mépriser. Il résulte de ces observations que ce qui peut arriver de mieux aux honnêtes gens, c'est de lui échapper.
De nos jours, un peintre fait votre portrait en sept minutes ; un autre vous apprend à peindre en trois jours ; un troisième vous enseigne l'anglais en quatre leçons. On veut vous apprendre huit langues avec des gravures qui représentent les choses et leurs noms au-dessous en huit langues ; enfin, si on pouvait mettre ensemble les plaisirs, les sentiments ou les idées de la vie entière, et les réunir dans l'espace de vingt-quatre heures, on le ferait ; on vous ferait avaler cette pilule, et on vous dirait : Allez-vous-en. - Suivante >>